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Pan-Europa
FABRICE BOTHEREAU

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Série QR, poésie, print. 2005, 136 p. — format : 15,2 × 21,6 cm
18,95 $ / 14 € — ISBN 2-9234000-0-3



EXTRAIT EN PDF



Pan-Europa plonge dans le futur ancien de la poésie et en remonte groggy avec une langue trouée dont la mémoire est réactivée par de la fiction pensante – par la « science-fix » des wordswordswords. « Les questions auxquelles tente de répondre Pan-Europa sont celles-ci : comment construit-on une histoire ? quelle histoire nous est-il permis ? Pan-Europa est une tentative poétique de répondre à cette impulsion narrative, là où, il faut bien le dire, la fiction du monde a échappé à la poésie – le fait journalistique a triomphé de son ancienne rivale haïe, la littérature. » — F. B.



Pan-Europa : Histoire du Continent Arraché

Cataclysmal, Pan-Europa fouille et récrit l'histoire pacifiée du vivant et de ses figures, en examine le tissu même – depuis l'atome jusqu'au langage. De leur érosion forcée par l'exercice du Capital s'arrache ce livre, un isthme : Pan-Europa télescope mythes et langage, s'emploie à la mise au jour d'un présent violemment immémorial. Continent et bras de mer sont récrits, refaits de sens, et le présent est ici critique et création, friction et fiction. Dans ce mouvement, le livre tente de saisir et de formuler les conditions d'un mythe pour le contemporain qui soit à même de dire, de miner symboliquement les formes réjuvénées de sa violence, qui est aussi celle faite sur la pensée. Chaque poème invente ainsi sa forme irrégulière, se forge dans « l'âtre qui crache » et relance le continu heurté du livre. Pan-Europa triture une Histoire en transit, déjetée, restitutoire, parce qu'elle est impliquée dans l'arrivée de la suite: l'avenir de la fiction, qui fait l'Histoire aussi.

Avec ce livre poétiquement engagé contre toute méprise narrative (historique, culturelle, sociale), Bothereau cherche à faire du poème le moyen d'arracher un peu de réel au monde, par le jeu et la friction des «phrases contre les phrases». L'écriture y opère comme depuis un fond tellurique irrité; elle s'inquiète, inquiète la lecture et l'emporte vers le paradoxe supérieur: la «normalité» des dégradations humaines – devant lesquelles ne pas se pacifier. Sous la scène du monde en représentation, le poète guette et refuse de pactiser. Fixant «l'horizon des événements», fixant le temps hors de ses gonds qui arrive, il rejoue et déjoue, par l'écart critique du langage, ce qui est joué sur scène – les fantasmes du récit collectif. La discorde que crée le poète est le début d'un sens autre, elle est la base véritable d'une interprétation du monde – du carbone aux clones –, de celle qui est questions, recréation, histoires.



Texte de 4e de couverture

«Pan-Europa essaie de donner à lire de la poésie. à donner à lire et à penser de la poésie. persuadé que la poésie se pense au moment où elle s'écrit, et se donne à lire. cependant, pensée et moments s'étirent dans le temps. ainsi, la première idée du livre remonte à 1995, me semble-t-il. un certain temps pour écrire quelque chose. comme une histoire. commune histoire. une tentative de restitution d'une histoire. les questions auxquelles tente de répondre Pan-Europa sont celles-ci: comment construit-on une histoire? quelle histoire nous est-il permis? Pan-Europa est une tentative poétique de répondre à cette impulsion narrative, là où, il faut bien le dire, la fiction du monde a échappé à la poésie – le fait journalistique a triomphé de son ancienne rivale haïe, la littérature. tandis que rien, du même coup, ne peut échapper de la littérature – il suffit de lire.
lisez donc une histoire dans Pan-Europa qui raconte comme une chronologie du poétique. et une chronique de certains faits. où tout est merveilleusement poétique, pendant que deux ou trois catastrophes; au sens propre: cata-strophe si étymologiquement – kata-strephein signifierait bouleversement, ce qui tourne en dessous. il arrive alors que, tandis que nous coulons des jours heureux consuméristes, des tourbillons infernaux tournent sans cesse sous nos pieds. et c'est de ceux-là dont on parle. dans le même temps, des tourbillons aériens – hertziens, électromagnétiques, ne cessent de propager la destruction parousiaque du langage. dont acte. je dis que la poésie a en charge cela, d'un double point de vue/mire: critique, et créatif. il faut être plus beau que la bête, et ne pas se complaire dans le fumier qu'elle ratisse sans cesse pour nous. mais ce qui est beau est rare autant que difficile, a dit Baruch. c'est pour cela que la fin du recueil cite la destruction du langage, son appauvrissement inéluctable – une autre victoire du totaotalitarisme – et, en quelque sorte, son ornement, son archaïsme, qui fait retour sur la scansion. fabrice bothereau. à Byssale. 07042005»