ACCUEIL

CATALOGUE
SÉRIE QR
POLYGRAPHE
PORC-ÉPIC
ÉCHO ROMAN
ÉCHO POÉSIE
NOVA
OVNI
ERRES ESSAIS
PHACOCHÈRES
LA TABLE DES MATIÈRES

AUTEURS

LE QUARTANIER
MANUSCRITS

OVNI MAGAZINE

BLOGUE QR







+




La mélancolie des Misérables : essai de sociocritique
PIERRE POPOVIC

+

Erres Essais, octobre 2013, 314 p. — format : 14 × 20,3 cm
30,95 $ / 24 € — ISBN 978-2-896981-13-7



EXTRAIT EN PDF



> Prix Spirale Eva-Le-Grand 2014



Ils viennent d’avoir cent cinquante ans, une adaptation cinématographique musicale leur fait faire le tour du monde, plusieurs de leurs phrases sont reprises par ceux qui se révoltent contre l’alliance de néolibéralisme et de conservatisme qui gangrène aujourd’hui l’Occident. C’est dire combien Les Misérables sont inépuisables, et encore et encore à relire.

Cet essai en prend acte. S’il s’appuie sur l’héritage de la critique hugolienne, il adopte un point de vue nouveau, celui d’une sociocritique dont Pierre Popovic est l’un des meilleurs spécialistes.

Il s’agit de saisir à bras-le-corps l’encyclopédisme du roman afin de montrer comment ce dernier incorpore et travaille les multiples récits, images, langages, conceptions de la pauvreté qui circulent dans l’imaginaire social conjoncturel. Irrigué par la certitude d’une possibilité du changement social, le roman hugolien accomplit un formidable devoir d’inventaire, mobilisant autant tel petit fait divers que le grand récit politique du Second Empire.

Pour dégager le mouvement du sens et la capacité d’invention du roman, il faut laisser l’intrigue pour aller à l’écriture, à la forme, à la façon dont tout cela se dit. La lecture montre alors que la dynamique optimiste des Misérables fait flèche de tout bois: un motif récurrent symbolise l’espoir, une image urbaine cliche le combat révolutionnaire, des scènes théâtrales donnent une vie concrète aux personnages, la chasteté de Jean Valjean se double d’une vie sexuelle toute rhétorique mais très significative.

Une ombre insistante, violente accompagne cependant le voyage du héros et donne à la prose hugolienne une touche fascinante de mélancolie.