|
+

|
Attaques sur le chemin, le soir, dans la neige
ALBAN LEFRANC
+
Série QR, récit, printemps 2005, 96 p. — format : 14 × 20,3 cm
16,95 $ / 12 € — ISBN 2-9808122-7-7
—
¶ EXTRAIT EN PDF
—
1969-1982. Fassbinder lâche ses films à la gorge du miracle économique;
La Fraction Armée rouge introduit la guérilla urbaine en Allemagne occidentale;
Mohammed Ali invente la boxe funambule: trois pratiques, trois voies vers la félicité.
—
Dans ce roman lapidaire, la «machine Fassbinder», machine à fabriquer des films, à terroriser la bonne conscience allemande, est saisie à travers trois moments-clés: 1) Un documentaire impudique sur la Fraction Armée rouge, réalisé au coeur même des événements, à l'automne 77, après l'assassinat du patron des patrons et le suicide des fondateurs de la bande à Baader; 2) Une méthode de travail, et les quelques objectifs simples d'un jeune homme inconnu à la fin des années 60: massacrer le spectateur, battre Hollywood sur son propre terrain; 3) Un dernier anniversaire, le 31 mai 82, alors que le cinéaste allemand décide de jeter tout son corps dans les dix jours qui lui restent pour terminer les deux films qui convaincront le monde.
Vie imaginaire qui évoque l'oeuvre de Pierre Michon pour son écriture,
sa rudesse baroque, Attaques sur le chemin, le soir, dans la neige
traverse avec une focale extrêmement mobile le matériau documentaire,
biographique et esthétique où l'on voit le bouffi épuiser son regard
et son corps alors qu'il travaille à ce cinéma critique et outré
que n'attendait pas l'Allemagne. Sorte de conscience refaite
à la console de montage, la substance du livre est
constituée d'impasses, de bifurcations vocales,
d'accélérations dépensières, par lesquelles le texte
devient fassbinderien, avec un corps raide et souple,
mais lardé, halluciné, qui va à sa perte porté par
le fantasme final d'un film sur Mohammed Ali.
—
LA CRITIQUE
« L'écriture sobre et nerveuse de Lefranc restitue cette Allemagne du déni et de l'oubli et le refus que lui oppose un artiste (RW Fassbinder) indigné et indigne. [...] Il mêle et permute éléments historiques et éléments biographiques en un chaos rageur où l'envie de destruction de Rainer le dispute à son désir d'autodestruction. »
— André Roy, 24 images
+
« Pas de glose cinéphilique donc, dans ce court roman d'Alban Lefranc, pas de tartine jargonnante sur la discursivité filmique, mais la volonté de retrouver, avec le matériau des mots, l'énergie monstrueuse de cet homme qui réalise quarante-trois longs métrages avant de mourir, épuisé, à trente sept ans. L'alcool, les drogues, le sexe éperdu, les hurlements ne sont que les carburants somme toute contingents d'une énergie qui aurait pu se dépenser en pure perte, ne se donnant que la destruction pour objet, s'il n'y avait eu, malgré tout, la rage de filmer."Ce seront des histoires simples, de pauvres mélos. Une vieille femme et un travailleur immigré, un marchand de fruits et légumes qui pousse son cri dans les cours, un prolo exploité jusqu'à l'os par le milieu bourgeois où il s'est introduit par effraction. (...) Il faudra que le spectateur s'impatiente un peu, trouve tout cela un peu trop théâtralisé, un peu trop systématique, vous ne trouvez pas? Que sa méfiance se relâche (...) et que sur l'écran soudain sans crier gare des suppliciés fassent des signes sur leurs bûchers." Pas besoin d'avoir vu l'intégrale Fassbinder, ce roman se suffit à lui-même, donnant à voir la trajectoire d'un météore, sa chute, et tous les points de frottement avec l'époque qui ont causé son embrasement. On en ressort lessivé et électrisé; ce portrait d'un écorché vif nous a mis, à nous aussi, les nerfs à vif. »
— Édouard Guinet, Le Monde libertaire n°1407, 15 sept. 2005
— Lire le texte complet
+
« C'est un récit étrange que celui proposé par Alban Lefranc, ni biographie ni roman: le parcours d'un cinéaste dit dans une focalisation éparpillée, et un style violent, mimant la rage du provocateur allemand, le sulfureux Fassbinder.
— Bruno Portesi, parutions.com
— Lire le texte complet
+
« [...] Alban Lefranc est ici autant metteur en scène de ses propres obsessions qu'admirateur posthume, digne et respectueux de la figure de Fassbinder, brouillant les pistes, mêlant subtilement le documentaire, la critique, l'imagination et l'autofiction poétique.
Nous sommes dans un laboratoire de la pensée sensible qui fait le point sur une adoration positive. À la fois exercice de style et délivrance pour se réaliser seul ensuite loin du regard de ce maître envahissant.
L'écriture de Lefranc est une assertion magnifique,
implacable pour ceux qui ne savent plus aimer avec respect
les morts de l'Art. Un cri lancé aux dépouilleurs
de cadavres. [...] »
— Frédéric Vignale, Le Mague, juin 2005
— Lire le texte complet
+
«[...] Le style parfaitement maîtrisé d'Alban Lefranc,
la constante fluidité des transitions, l'alternance des rappels
historiques et biographiques avec des moments d'introspection
portés par une invention qui échappe à la psychologie pour promouvoir
l'étude scanographique et spectrale d'une destinée d'artiste
font de ce petit livre un texte prenant qui incite à réfléchir
sans jamais disserter et qui émeut sans sensiblerie.
Le ton d'ensemble et la fermeté du propos dégagent,
malgré la noirceur de cette trajectoire et le supplice
d'un corps et âme perpétuellement en souffrance, une
intensité qui est simplement celle de la vie vivante.»
— Serge Meitinger, remue.net, mai 2005
— Lire le texte complet
|
|
|